Au cœur d’une corrida à la corde sur l’île de Terceira, aux Açores.
Texte et images : Julien Toublanc
Du 22 au 30 juin 2025, je me suis rendu sur l’île de Terceira, dans les Açores afin de couvrir les fêtes de la Saint-Jean (« Sanjoaninas »). Cet événement, qui a lieu chaque mois de juin pendant dix jours dans la ville d’Angra do Heroísmo, marque pour les Terceirenses l’arrivée de l’été et rend hommage à Saint Jean-Baptiste, le saint patron de l’île. Défilés, concerts, corridas à la corde, spectacles de rue, feux d’artifice, événements sportifs, foires gastronomiques et processions étaient au programme. Dans ce contexte, et en ne sachant pas à quoi m’attendre, j’ai assisté pendant 3 heures à une corrida à la corde (« Tourada à Corda ») dans le petit village de Ribeirinha. L’occasion de comprendre par moi-même et d’immortaliser ce jeu ancestral tant décrié, qui se tient sur l’île de mai à octobre.
La Tourada à Corda est une tradition ancrée depuis le XVIIe siècle dans l’île de Terceira. Le principe ? Un taureau court dans les rues du village, contrôlé et canalisé par une longue corde enroulée autour de son cou, qui est tirée par un groupe d’hommes appelés “bergers”. L’animal n’est alors pas libre de ses mouvements. Des individus s’agitent autour du taureau dans les rues en attisant sa nervosité pour ensuite tenter d’échapper à ses assauts. D’autres observent ce jeu du chat et de la souris depuis les toits ou derrière des clôtures de sécurité. Contrairement à la corrida espagnole, l’animal n’est jamais tué dans une Tourada à Corda, mais il est toutefois soumis à un stress émotionnel intense causé par les nombreuses provocations et l’excitation de la foule.
18 h : Les habitants et quelques touristes se préparent à assister à une « Tourada à Corda » sur la place centrale de la petite ville de Ribeirinha (île de Terceira, Açores). ©Julien Toublanc
Un vieil homme, un cigare à la bouche, accepte de poser devant mon appareil photo. Je me trompe dans mes réglages. « Plus de pellicule ? » me demande-t-il en riant. Il pense que mon appareil photo est un appareil argentique. Je décide d’appuyer sur le déclencheur à ce moment-là. ©Julien Toublanc
Les plus téméraires sont dans les rues pour être au plus près du taureau tandis que d’autres préfèrent prendre de la hauteur, loin du danger. ©Julien Toublanc
Des spectatrices se préparent à assister à la Tourada à Corda depuis les toits. ©Julien Toublanc
En file indienne, cinq hommes vêtus de blanc, appelés « bergers », s’apprêtent à tirer le taureau dans la direction qu’ils désirent grâce à une longue corde enroulée autour de sa tête. ©Julien Toublanc
Contrôlé et canalisé par une longue corde enroulée autour de sa tête, le taureau glisse sur un bitume trempé par la pluie au moment de charger un individu qui le narguait. ©Julien Toublanc
Deux hommes vêtus de blanc, appelés « bergers », observent attentivement les déplacements du taureau au bout de leur corde. ©Julien Toublanc
D’innombrables courses-poursuites ont lieu entre le taureau et les individus qui le provoquent et tentent de lui échapper. Cet homme a juste le temps de sauter par-dessus la clôture de sécurité. ©Julien Toublanc
Le taureau, qui pèse plusieurs centaines de kilos, se jette, désorienté, sur la première personne qui ose s’approcher de lui. ©Julien Toublanc
Une technique bien connue des Tourada à Corda consiste à déployer subitement un parapluie sous les yeux de l’animal pour attiser sa colère. ©Julien Toublanc
Le taureau semble ne plus avoir assez d’énergie pour se lancer dans une confrontation avec cet homme coiffé d’un chapeau de cowboy. ©Julien Toublanc
Sous l’effet d’un stress émotionnel intense causé par de nombreuses poursuites dans les rues, le taureau, la langue pendante, tente de reprendre ses esprits. ©Julien Toublanc
L’excitation se lit sur les visages des jeunes et des moins jeunes lorsque le taureau s’approche des clôtures de sécurité installées devant les maisons. Des bouteilles d’eau en plastique, des draps et des vêtements sont agités pour encourager l’animal à charger de nouveau. ©Julien Toublanc
D’une main ferme, cet homme s’agrippe à la fenêtre et joue les équilibristes pour attiser la nervosité du taureau qui semble exténué. ©Julien Toublanc
Une cigarette à la bouche et un sourire aux lèvres, cet homme est certainement le moins nerveux de la foule alors que le taureau s’approche de lui. ©Julien Toublanc
Un moment de tendresse, non loin de l’agitation en arrière-plan. La prochaine génération sera-t-elle sensible à ce genre d’événement ? ©Julien Toublanc
Ces deux hommes portent des chapeaux traditionnels portugais, élégants et intemporels. Leur différence d’âge résume bien l’enthousiasme que cet événement suscite auprès de toutes les générations de l’île. ©Julien Toublanc
21h : La Tourada à Corda touche à sa fin. Les “hommes en blanc” se coordonnent une dernière fois pour diriger le taureau vers sa cage. ©Julien Toublanc
Les “hommes en blanc” tirent la queue du taureau pour le forcer à retourner dans sa cage étroite. Une fois à l’intérieur, l’animal est endormi et n’est pas tué. À la fin de l’événement, son propriétaire le ramène à sa ferme. ©Julien Toublanc
Les esprits se concentrent pour ramener le taureau dans sa cage. Une fois à l’intérieur, l’animal est endormi et n’est pas tué. Une fois l’événement terminé, son propriétaire le ramène à sa ferme. ©Julien Toublanc
Titre : “Au coeur d’une corrida à la corde sur l’île de Terceira, aux Açores.”
Dimensions : 21 x 29,7 (A4)
22 pages (20 images)
Imaginé et conçu entre Lyon et Marseille, Octobre 2025.
20 exemplaires disponibles (numérotés, signés). Me contacter par mail ou instagram.
Mon 1 er Livre Photo entièrement réalisé à la main.